ANOREXIE MENTALE
Décodage émotionnel extrait du "Grand Dictionnaire des Malaises et des Maladies" de Jacques MARTEL.

ANOREXIE MENTALE
L’anorexie qui est un refus plus ou moins systématique de m’alimenter à cause de mon rejet de ma propre image corporelle se nomme anorexie mentale (dans le langage populaire, seul le terme « anorexie » est utilisé).
L’anorexie est caractérisée par un rejet complet de la vie. C’est le dégoût total pour tout ce qui est vivant en moi et qui peut entrer dans mon corps laid pour l’alimenter. Ce sentiment peut même se transformer en haine. Il existe plusieurs symboles de vie l’eau, la nourriture, l’aspect maternel (mère), l’amour, le côté féminin. C’est le désir ardent et inconscient d’échapper à la vie, de se détester et de se rejeter car je vis la peur extrême de m’ouvrir à la merveilleuse vie autour de moi.
Je vis du découragement à un point tel que je me demande ce qui pourrait m’aider. J’ai le désir inconscient de « disparaître » pour déranger le moins possible mon entourage. Je me rejette donc en permanence. Cela peut aller jusqu’à une haine de moi-même qui m’amène à me punir et à m’autodétruire.
Je vis dans la honte et je voudrais tellement que l’on m’aime sans condition, tel que je suis et non pas pour ce que je peux accomplir. Je nie mes propres besoins et je voudrais passer inaperçu. Cela m’amène à vivre dans le secret et le mensonge. En me « faisant la vie dure », j’ai l’impression de me racheter. C’est encore plus facile si c’est le traitement que j’ai reçu étant jeune, un passé de domination, de punition et de reproches à mon égard m’amène à me comporter de la même façon par rapport à moi-même.
L'anorexie et l’obésité viennent d’un sentiment profond inassouvi d’amour et d’affection, même si les deux maladies prennent physiquement des chemins complètement divergents.
Plusieurs troubles de l’alimentation reposent sur la relation mère-enfant dans laquelle il existe ou il a existé un conflit.
Moi comme enfant, je veux fuir loin de ma mère qui est souvent anxieuse et qui voulait à tout prix nourrir ses enfants. Je vis une dualité entre mon attachement à ma famille et mon désir de me réaliser, ce qui m’oblige à m’en séparer. En plus, il s’agit très souvent d’une contrariété quant à mon territoire que j’ai l’impression de ne pas avoir, de perdre ou qu’on ne respecte pas. Ce territoire peut être constitué autant de mes possessions physiques (vêtements, jouets, auto, maison, etc.) que de mes possessions non physiques (mes droits, mes acquis, mes besoins, etc.) ou des personnes qui m’entourent (mon père, ma mère, mes amis, mon mari, etc.).
Je vis une contrariété qui est récente par rapport à quelqu’un ou à quelque chose que je ne peux pas éviter et que je ne digère pas. Je peux me demander si j’ai l’impression que quelqu’un essaie de me tuer. Ayant cette crainte, je cesse de manger et veux inconsciemment provoquer cette mort. J’ai l’impression que ma survie dépend de ma capacité à me couper des autres. En étant aussi mince que possible, on ne me verra plus, je vais disparaître, me cacher pour être en sécurité.
Je peux tout simplement rejeter l’image maternelle de ma mère, surtout si celle-ci a un surplus de poids. Je veux éviter à tout prix que mon corps se développe et que je me mette à lui ressembler de plus en plus je veux ainsi tuer ma propre image ! Bien que l’anorexie se retrouve le plus souvent à l’adolescence, celle-ci existe aussi chez le bébé et chez le jeune enfant.
Si je me mets à la place du bébé, je me rends compte que le refus de manger peut découler d’un contact troublé entre ma mère et moi ce peut être la privation du sein maternel et de la chaude ambiance physique qui devraient accompagner la tétée, la façon artificielle de nourrir, dosée et trop rigide dans son application, la sur ou la sous-alimentation imposée par respect pour une courbe de poids idéal avec mépris de certains rythmes alimentaires individuels changeants. Je peux réagir à cela par un refus progressif de me nourrir, des vomissements, la perte de poids, des troubles du sommeil, des caprices alimentaires, etc. Ma mère est aussi remplie de remords qui sont porteurs dans une certaine mesure de la mort.
Il est important que moi, comme mère, je respecte les goûts, les rythmes propres à l’enfant et que je cesse de vouloir être la mère parfaite et surprotectrice. Si je suis un enfant un peu plus vieux et que je manifeste l’anorexie, elle est habituellement plus atténuée et se caractérise par un « petit appétit », étant un petit mangeur qui déteste la corvée des repas, ayant des caprices alimentaires avec refus obstiné de certains aliments, achevant rarement ma portion, vomissant fréquemment et mastiquant sans fin la même bouchée. À cet âge, la table et ses impératifs sociaux jouent un rôle important, car les repas sont une réunion familiale sous l’autorité parentale où des réactions ou des conflits peuvent survenir. L’anorexie est fondamentalement mon besoin de combler un vide intérieur de nourriture affective.